Lili

Lili

Lorsque j’ai décroché mon diplôme de psychologue, j’ai commencé par postuler en masse: j’étais enthousiaste et motivée! Après plusieurs mois de recherches infructueuses, j’ai commencé à douter de moi-même: y avait-il un souci dans ma manière de procéder? Un conseiller Actiris m’a rassurée en soulignant que dans mon secteur, le marché était très bouché. Au bout d’un an, je perdais vraiment courage: tellement d’efforts sans résultat! J’ai alors étendu mes recherches et testé des boulots de vendeuse, mais je ne m’y sentais pas bien, cela ne me correspondait pas. J’ai suivi des cours d’informatique et de néerlandais pour renforcer mes compétences. Je me trouve toujours face au paradoxe suivant: trop diplômée (posséder une licence m’empêche de postuler dans de nombreux jobs qui privilégient les gradués!) ou n’ayant pas assez d’expérience. Je fais petit à petit le deuil de mon idéal: un job en tant que psychologue. Je cherche simplement un travail dans lequel je me sens compétente et qui corresponde à mon identité. Depuis trois ans et demi, je travaille en tant qu’éducatrice de remplacement. Le job me plaît mais le contrat est précaire: je ne sais jamais vraiment quand je vais travailler ni pour combien de temps. On m’appelle parfois deux heures avant une mission et je dois être disponible du tac au tac. Cet intérim me prend beaucoup de temps et il m’est difficile du coup de chercher quelque chose de stable. C’est un cercle vicieux.

Lili, licenciée en psychologie clinique est au chômage depuis cinq ans. Participer à cette exposition a été un réel défi. Oser se montrer publiquement, assumer ce non-choix du statut de chômeuse dans une société qui définit les gens par leur emploi. A bientôt 31 ans, Lili doit mettre ses projets de vie en attente, impossibles à concevoir pour elle sans la sécurité de l’emploi.