Thibaut

Thibaut

Je suis arrivé en Belgique il y a sept ans après avoir été recruté par une boîte japonaise à la sortie de mes études. J’y ai travaillé deux ans. Au cours de la dernière année, des problèmes de management ont éclaté, divisant violemment l’équipe. Volontairement ignorés par la hiérarchie, soumis à une pression grandissante pour maintenir les objectifs de croissance et confronté aux démissions successives liées à ce contexte de violence (plus de la moitié des équipes originales), il était impossible de tenir. La somme de ces problèmes et ce contexte toxique m’ont propulsé vers un burnout. Les premiers signes furent somatiques: palpitations et arythmie cardiaque la nuit, troubles du sommeil, etc., pour ensuite se répercuter sur l’esprit de façon plus visible: difficultés à raisonner rationnellement, troubles de l’humeur avec de violents accès de colère. Tout cela m’a poussé à prendre la décision de tout lâcher: je ne me reconnaissais plus. J’étais tombé dans ce que je compris plus tard être une dépression. Il m’a fallu plus d’un an et demi pour m’en remettre. Après ce naufrage, j’ai dû me reconstruire et je n’ai travaillé quasiment qu’en mi-temps via des contrats Smart tout en étant au chômage. C’était ma façon de reprendre le rythme dans ma vie professionnelle et d’accepter de tourner la page sur mon inactivité passée. Voici maintenant une année que je suis à mon compte grâce à Bruxelles Émergences et mon activité est en courbe de croissance positive. Je ne culpabilise plus d’être au chômage. C’est un bon investissement que fait la Belgique à qui je rapporterai bientôt plus que ce que je ne lui ai coûté car l’entrepreneur est un maillon fort du système si son projet fonctionne bien.

Thibaut, 31 ans, est français et diplômé des métiers d’art en tant que technicien piano. Après s’être expatrié pour travailler en Belgique, il décide de tester son activité d’indépendant: les responsabilités, l’autonomie, le rapport de confiance et la rencontre entre les gens constituent ce qui l’anime dans ce métier.