Souad

Souad

J’ai commencé des études d’assistante en psychologie il y a quelques années. Je les ai abandonnées lorsque le règlement a changé et qu’il m’a alors été demandé de retirer mon voile. Ce qu’on oublie, c’est que le voile pour les musulmanes pratiquantes est une obligation. Par pudeur, et non pas comme un bonus qu’on rajouterait pour prouver qu’on est plus pratiquante que les autres ou comme la croix pour les chrétiens. Je me suis inscrite comme demandeuse d’emploi à ce moment-là et j’ai commencé des études de communication, organisation & gestion du personnel en cours du soir, suivies d’un CAP en communication. Maintenant, je poursuis avec une spécialisation en médiation, toujours en cours du soir. Depuis cinq ans, j’envoie une quinzaine de CV par mois et obtiens quelques réponses. Malgré tout, la question du voile se pose à chaque fois. Il faut bien constater que c’est une réelle contrainte de porter le voile en Occident. On est assailli de clichés, on grandit avec ça et on finit par trouver ça normal. Aujourd’hui je privilégie les offres qui parlent de tolérance et d’interculturalité. J’ai beaucoup de chance : l’état investit en moi, mais je ne peux pas le lui rendre parce que personne ne m’en donne la chance.

Souad a 28 ans. Musulmane de confession, elle porte le voile par choix. Cela fait cinq ans qu’elle est au chômage malgré sa recherche active d’emploi en parallèle de ses études. À force d’être confrontée à de nombreux échecs elle espère, à la fin de sa spécialisation, se lancer comme indépendante.